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ma vigueur et ma surexcitation ; je me délecte de la vue du sang et je me sens en proie à une étrange mais douce émotion. Épuisée, je laisse échapper la cravache, et m’affale sur un siège, en proie à une sorte d’abandon léthargique, tout en ne perdant rien de ce qui se passe autour de moi.

Sir Eyre. — Vraiment, Rosa, je vous croyais plus énergique que cela Pauvre petite, votre châtiment a été trop dur pour vous. Je vais en finir avec la coupable ; si elle ne veut pas avouer, je l’exécuterai, voilà tout.

Et il va chercher une autre cravache plus forte que celle dont je m’étais servie et avec trois lanières de cuir à l’extrémité : « Allez-vous enfin avouer ? Dites ! Misérable créature ! hurle-t-il. Le sang me bout quand je songe à la façon dont j’ai corrigé deux innocentes ! »

Cette fois, c’est sur les cuisses et les mollets qu’il frappe, lacérant les bas de soie et sillonnant les chairs de marques profondes. La victime ne peut se débattre, car ses chevilles sont attachées, mais la souffrance lui arrache des sanglots nerveux et des cris suraigus. Le Général semble fou de fureur, car il s’attaque maintenant aux épaules indemnes jusqu’alors et teinte la cravache du sang qu’il en fait couler.

Sir Eyre. — Ah ! Je vais la tuer ! C’est plus fort que moi ! Elle me rendra fou ! Et l’instrument s’enroulant autour de ses côtes vient atteindre jusqu’aux globes de sa superbe poi-