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pour vous ; je vous ai portée bien doucement sur mon dos quand vous avez été fouettée.

Rosa. — Oui ! Et cela vous a joliment amusée, gredine ! Vous saviez quelle fessée l’on m’appliquait et vous étiez ravie de me servir de monture.

Je lui appliquai trois ou quatre coups qui imprimèrent sur ses reins une belle marque rouge : Tenez ! Tenez ! Tenez ! Demandez-moi pardon, et à Jeanne aussi, pour vos menaces ? La souffletterez-vous ? Dites, dites, dites ? Chaque mot était accompagné d’un coup de cravache et jamais deux fois de suite au même endroit.

Jemima. — Ah ! Ahrr ! Grâce ! Pitié ! J’ai été bien peinée pour vous, miss Rosa ! Oh ! Oh ! vous êtes aussi cruelle que Sir Eyre. Vous me déchiquetez avec cette cravache, sanglote-t-elle, la figure cramoisie de souffrance, de rage et d’obstination.

Rosa. — Allons, Jemima, ce que vous avez de mieux à faire, c’est de nous demander pardon et de confesser votre crime, vous savez que vous êtes coupable, coupable, coupable, entêtée que vous êtes.

À coups multipliés, la cravache meurtrit les fesses en tous sens, tirant le sang qui coule sur les cuisses et sur les bas. La victime se démène et hurle de souffrance à chaque coup, mais refuse d’avouer sa faute et de demander pardon. La vue de ses tortures semble décupler