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qu’il suspectât fort Jemima d’être, par vengeance, l’auteur de ce délit. Peu de temps après, Mme Mansell se piqua les pieds à des orties cachées dans ses draps. Sir Eyre et elle étaient surtout les victimes ; mais le méfait suivant fit déborder le vase. Quelques jours plus tard, en se mettant au lit, le général fut soudain cruellement piqué et égratigné par des branches de ronces habilement dissimulées dans son lit. Comme il avait l’habitude de rabattre complètement le drap de dessus avant d’entrer au lit, puis de le ramener sur lui après s’être allongé, les épines avaient été placées entre le matelas et le drap du dessous de sorte qu’il ne put les voir ; mais il les sentit bien vite. Le dos écorché, il fit un bond violent, se retourna à quatre pattes, et bondit de nouveau, affreusement piqué aux genoux et aux mains. Bref, lorsqu’il put s’échapper du lit il avait été écorché un peu partout, quelques épines étaient restées piquées dans ses chairs et je pus voir, le lendemain, des taches de sang sur ses draps.

Il fallut que Mme Mansell sauta de son lit en toute hâte, pour soigner le pauvre bonhomme. Cela lui prit une bonne heure, au bout de laquelle, elle se recoucha avec délices pensant rattraper le sommeil perdu. À peine était-elle remise au lit qu’elle poussa des « Aïe ! Aïe ! Hola ! » de souffrance, et s’écria : « Ah ! c’est trop fort ! les coquins sont venus dans ma chambre pendant mon absence ! » Jemima,