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Le lendemain, grand-père passa toute la journée à inspecter le jardin et j’eus le pressentiment qu’il remarquerait la disparition des brugnons. Ayant été si méfiant pour le rhum, il pourrait l’être de même pour les fruits.

Mes craintes n’étaient que trop fondées, m’ayant aperçue avec Mme Mansell cueillant un gros bouquet pour mettre à la coupable, il s’écria : « Mme Mansell pendant que vous y êtes, faites donc un second bouquet, quelqu’un a rendu visite aux brugnons. Ne sauriez-vous pas qui, Rosa ? »

— Oh ! grand-père, vous savez bien qu’on m’a formellement défendu de toucher aux fruits, dis-je, l’air aussi innocent que possible.

— Et vous, madame Mansell, savez-vous quelque chose à ce sujet ? Rosa me répond à côté de la question, reprit-il en me regardant sévèrement.

J’étais très embarrassée, et, pour comble, Mme Mansell, affectant une profonde répugnance à dire un mensonge confessa toute la vérité.

— Ma parole, j’ai affaire à une jolie bande, car Jane ne vaut pas mieux que les autres. Madame Mansell, votre conduite m’étonne et vous serez assez punie en considérant quelle gravité j’attache à ce cas, et quant à Rosa, une telle duplicité, chez une enfant si jeune, me fait frémir ; mais occupons-nous d’abord de