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un vêtement se trouve abîmé, Mme Mansell nous le remplace ; si bien qu’une bonne fessée ne nous cause pas grand dommage. Jemima a même fait plusieurs fois exprès d’abîmer ses affaires. Il est vrai que si on les lui a payées, le général s’est bien remboursé sur ses fesses.

Je fus encore bien endolorie durant plusieurs jours pendant lesquels je confectionnai une jolie verge que je dissimulai pour en faire tâter à Jane quand elle s’y attendrait le moins. Elle ne savait pas, d’ailleurs, si j’étais allée dans le jardin ou hors de la maison. Comme elle était naturellement plus âgée et beaucoup plus forte que moi, il me fallait la maîtriser par quelque stratagème. Je lui laissai croire que j’avais complètement oublié mes griefs, mais un soir, comme nous étions déshabillées pour nous mettre au lit, je lui dis : « Jane, est-ce que Mme Mansell ou Jemima vous ont déjà fouettée sans que Grand-Père le sache ?

Jane. — Oh ! oui ! mademoiselle, plus d’une fois, et elles m’ont même rudement étrillée.

Rosa. — Comment ont-elles fait ?

Jane. — Parbleu, j’étais attachée par les mains aux montants du lit.

Rosa. — Oh ! montrez-moi cela, et laissez-moi vous attacher pour que je me rende compte.

Jane. — Volontiers, si cela peut vous faire plaisir, mademoiselle.