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cessaire pour ne pas crier, ce qui sembla l’irriter davantage.

— Aussi boudeuse qu’obstinée, sacrebleu ! continua-t-il, mais nous vous guérirons de cela ! Ne supposez pas, mademoiselle, qu’une gamine comme vous aura le dernier avec moi ; tenez ! tenez ! tenez ! À chaque mot, il me fouettait de plus en plus fort, et au dernier, il me frappa si furieusement que ma peau me sembla devoir éclater ; je sentis qu’un autre coup semblable allait faire jaillir le sang, heureusement il s’interrompit comme s’il eût été hors d’haleine, mais simplement, je le compris plus tard, pour prolonger le plaisir exquis qu’il savourait.

Pensant que tout était fini, je les suppliai de me laisser aller ; j’eus la douleur de voir que je me trompais.

— Pas encore, pas encore, mauvaise gamine, vous n’avez pas eu la moitié de ce qui vous est dû pour vos égratignures, vos morsures et vos impertinences ! s’écria Sir Eyre.

De nouveau, la verge abhorrée siffla dans l’air et vint s’abattre sur ma chair endolorie, meurtrissant à la fois mes fesses et mes cuisses. Bien qu’il semblât désireux d’éviter le sang, je ne devais pas en être quitte à si bon compte ; il entrait simplement dans le plan qu’il avait médité de ne pas épuiser trop vite sa pauvre victime.

— Mordez, égratignez, révoltez vous contre