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quez de moi. Pour eux, on se sert de cannes et de baguettes, mais… mais…

Moi. — Allons, parlez… ne restez pas le bec ouvert pour ne rien dire, il n’y a que moi qui puisse vous entendre.

Charlie. — C’est que… c’est que je m’étais figuré que vous aviez peut-être l’intention de me fouetter.

Moi. — Cela indique tout au moins que vous n’avez pas la conscience très tranquille. Qu’avez-vous donc fait pour mériter le fouet ?

Charlie (très embarrassé). — Oh ! ce n’était qu’une idée absurde ! Je n’ai pas voulu dire que je le méritais.

Moi. — C’est une réponse adroite, maître Charlie. Maintenant, répondez-moi. Suis-je votre seule maîtresse ?

Il baissa les yeux à cette question et répondit, en bredouillant un peu : « Naturellement, Miss, puisque je ne suis qu’à votre service. »

Moi. — Vraiment, petit polisson ! Eh bien ! vous ne vous étiez pas trompé tout à l’heure. Cette verge vous est bien destinée. Devinez un peu ce que j’ai vu ce matin dans la chambre de Jane ?

Du coup, Charlie resta atterré. Il tomba à mes pieds écrasé de honte et d’angoisse et se cachant le visage dans ses deux mains, s’écria : « Oh ! mon Dieu ! Qu’ai-je fait ! Pourquoi n’ai-je pas réfléchi que je serais fatalement découvert ? Miss Rosa, soyez compatis-