Page:Coote - Mémoires de Miss Coote, 1911.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 167 —

servir, je lui dis : « Charlie, je suis heureuse de voir que vous soignez votre tenue, bien qu’il n’y ait personne à la maison.

Charlie (d’un ton modeste). — Mais vous, Miss, vous êtes ma maîtresse, et je tiens à vous prouver toute ma déférence, même si vous êtes seule.

Moi. — Vraiment, Monsieur ! Vous me témoignez un bien grand respect et vous semblez à peine oser lever les yeux vers moi, comme si j’étais terrible à regarder ; mais j’ai quelques doutes à votre endroit. Allez donc me chercher, s’il vous plaît, un long paquet ficelé que vous trouverez sur la table de la bibliothèque.

Il revient bientôt, me tend l’objet et reste devant moi, attendant que je le congédie ou que je lui donne de nouveaux ordres. J’ouvre le paquet sous ses yeux et j’en tire une superbe verge que je fais siffler à ses oreilles. Il devient très rouge et a l’air un peu interdit : « Savez-vous à quoi cela sert, monsieur ? lui dis-je.

Charlie (d’un air confus). — Ah ! non ! je ne sais pas… à moins que ce ne soit de cela qu’on se sert pour fouetter les filles dans les écoles ?

Moi. — Et pourquoi pas les garçons, nigaud ?

Charlie. — Ah ! Miss Rosa ! Vous vous mo-