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talons, et, avec la seconde verge, elle le fouetta à cul nu pendant dix minutes avec une telle vigueur que le jeune effronté se trémoussa et rua comme un poulain pendant dix minutes et ne cessa de hurler pendant toute la correction.

Selon moi, cette dame a agi très sagement ; une semblable correction a certainement été profitable à ces enfants, car il vaut mieux ne pas fouetter du tout un enfant que le fouetter avec indulgence.

Rendant la semaine dernière, visite à une de mes amies, grande couturière établie dans la cité, je la trouvai en proie à une violente fureur.

M’informant de la cause, elle me raconta qu’une de ses apprenties lui avait volé une grande louche en argent, et que, soupçonnant tout d’abord sa bonne, elle avait été sur le point de la faire arrêter, lorsqu’elle avait reçu une lettre d’un honnête juif qui avait mis les choses au point. L’apprentie était allée proposer la louche au brocanteur qui la lui avait achetée, mais, supposant qu’elle avait dû la voler, il l’avait fait suivre et, ayant su où elle entrait, offrait de rendre l’objet.

— Que dites-vous d’une pareille gredinerie ? me fit-elle. Je ne corrige d’habitude mes apprenties qu’avec la verge, mais je viens d’acheter pour celle-ci un fouet de charretier et je vais lui en donner jusqu’à ce qu’elle n’ait plus vestige de peau sur le cul !