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de mon trouble et de ma frayeur. Vous ne savez donc plus ce que vous dites ? Ma parole, je ne comprends pas qu’après vous avoir si bien attiré le sang aux fesses, il vous monte encore à la tête !

Frank. — Ah ! oui ! ah ! oui ! je me souviens, maintenant ! J’ai fourré mes mains sous vos vêtements alors que vous étiez toute tremblante et que vous ne pouviez me résister ! Voilà la vérité ! Laissez-moi, maintenant ! Vous n’avez pas à craindre que j’aille dévoiler moi-même comme j’ai été maltraité et mortifié ?

Ces derniers mots sont dits d’une voix mourante. Lucrétia jette alors sa verge, qui n’est plus qu’un tronçon ; des larmes de compassion perlent dans le coin de ses grands yeux voluptueux et elle s’écrie : « Mon pauvre chéri, pourquoi avez-vous été aussi obstiné ? »

La Présidente. — Qu’on le détache, qu’il s’agenouille devant moi et nous demande pardon du scandale qu’il a causé en s’introduisant parmi nous, car je vois, mesdames, à l’agitation de vos poitrines, quelle pénible émotion ce spectacle vous a occasionnée.

Mis en liberté, Frank se prosterne humblement, il déplore d’avoir voulu s’immiscer dans nos entretiens intimes et jure de nouveau, de garder le secret. Mais il demande, les larmes aux yeux, que sa terrible initiation lui serve au moins à quelque chose et qu’on