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était stupéfait d’avoir à se déshabiller devant nous.

J’avoue que je fus furieuse en apprenant cette invention de Lucrétia, mais sur le conseil que me glissa à voix basse Mlle Fosse, je continuai comme si de rien n’était. Venez, sœur Maria, lui fis-je, commencez à vous déshabiller. Jane et Mary, assistez mademoiselle.

Maria. — Oh ! non ! non ! je ne veux pas que l’on me déshabille, j’ignorais que cela fût obligatoire ; donnez-moi les vêtements si vous voulez, je me retirerai dans une autre pièce pour les mettre, mais pas devant vous, je ne veux pas.

Et, rougissant de plus en plus, elle repousse les deux servantes qui s’avançaient vers elle.

La Présidente. — Vous violez déjà le règlement ! Déshabillez-vous de suite, ou vous allez recevoir la verge sans miséricorde, et nous verrons si vous l’aimez tant que cela.

Maria. — Ah ! excusez-moi ! mais… mais… vous comprendrez facilement que je n’ose pas me déshabiller devant tant de monde.

Je prends alors une formidable verge, formée d’une bonne poignée de brins longs et souples, solidement réunis par d’élégants rubans bleus et rouges. Je fais un signe. Jane et Mary, assistées par quatre ou cinq dames foncent sur la victime, la poussent vers l’échelle, et, en dépit de ses secousses désespérées, lui lient chevilles et poignets avec des cordes qui