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— Alors, petite obstinée, répond Louise, pourquoi persistez-vous à ne pas dire toute la vérité ? Ne l’avez-vous pas encouragé ?

Cette question est accompagnée de petites cinglades qui, bien que bénignes, en comparaison des précédentes, n’en font pas moins tortiller le malheureux derrière à vif dans sa fatigante position.

Abreuvée de honte et de confusion, la figure empourprée à l’idée que tant d’yeux sont braqués sur elle, Lucrétia implore lamentablement : « Épargnez-moi, pitié ! fait-elle. Puisque vous savez tout, n’insistez pas ! Rendez-vous compte de mes souffrances ! Songez combien est pénible une semblable confession ! Ahh !! Faut-il que vous soyez barbares pour vous repaître ainsi de ma honte et de mes tortures. »

— Bah ! bah ! fait Louise, ce n’est pas si terrible que cela. Il faut bien souffrir quelque chose pour être des nôtres. Vous assisterez vous-même à une scène semblable quand nous recevrons une nouvelle novice. Mais vous me faites perdre mon temps. Allons ! Avouez ! avouez ! avouez ! Et trois nouveaux coups font gigoter le malheureux postérieur.

— Aïe ! ah ! ah ! Je vais encore m’évanouir ! Il me semble qu’on me cingle la chair avec des fers rouges ! fait Lucrétia d’une voix déchirante. Ah ! je vous ai dit qu’il m’a séduite, et… et… je l’avoue, je n’ai pas résisté comme