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porter à mon corsage un petit bouquet de fleurs assorties à ma carnation.

Mais la tempête approchait, je ne devais plus longtemps échapper au péril qui me menaçait. Il me trouva de nouveau en faute et me donna ce qu’il appelait avec gravité un dernier avertissement. Mes yeux se remplirent de larmes, je tremblai en regardant le froncement sévère de sa vieille figure, et je compris que toute observation de ma part serait inutile.

La perspective de la punition me troubla si bien que je ne pus suivre mes leçons qu’avec la plus grande difficulté, et, le surlendemain, j’y renonçai complètement.

— Oh ! oh ! fit alors le vieux général, puisqu’il en est ainsi, ma petite Rosa, il faut en arriver à une bonne punition !

Sonnant alors Mme Mansell, il lui ordonna de préparer la chambre de punition et d’avertir les servantes de venir lorsqu’il les appellerait. « Je suis, ajouta-t-il, peiné de le dire, Mlle Rosa est si paresseuse et devient de jour en jour si inattentive à ses leçons, qu’elle doit être sévèrement réprimée dans son propre intérêt. »

— Et vous, méchante fille, me dit-il lorsque la gouvernante se fût retirée, allez dans votre chambre et réfléchissez aux conséquences de votre paresse.

Rouge d’indignation, de confusion et de honte, je courus à ma chambre où je m’enfer-