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breuses glaces, brillamment illuminée et décorée de plantes et de fleurs.

Les dames du Club portaient toutes le même costume, c’est-à-dire un corset de soie bleue avec lacets rouges, un court jupon de tulle blanc ne descendant pas plus bas que le genou, de façon à montrer les jambes gantées de bas de soie et que faisaient encore mieux valoir de hautes bottines parisiennes. Tout le monde était ainsi court vêtu, les autres vêtements ayant été enlevés pour permettre toute liberté dans les mouvements et aussi pour dégager le cou et les seins des dames. Toutes jeunes, belles et ardentes étaient empourprées d’excitation anticipée ; leur poitrine marmoréenne se soulevait d’émotion et un joli bouquet de roses coquettement niché entre les deux globes d’amour rehaussait encore la blancheur lactée de leur peau.

Comme présidente, j’étais assise dans un fauteuil, assistée de chaque côté par quatre dames. Jane et Mary se tenaient debout derrière moi.

On frappe à la porte. Lady Clara va ouvrir, et introduit sa sœur, Lady Lucretia Wawering, âgée d’environ seize ans, brune, bien proportionnée, de taille un peu au-dessus de la moyenne ; elle a de grands yeux pensifs de gazelle. Elle tient en main un joli bouquet et est vêtue tout de blanc.

Elle s’avance avec assez d’assurance vers