Page:Coote - Mémoires de Miss Coote, 1911.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 8 —

nait pas garde à la rougeur qui m’empourprait lorsqu’il feignait d’arranger en même temps mon pantalon et ma chemise, et ne se gênait pas pour dire que je ferais un joli morceau le jour où on me déshabillerait pour me corriger.

Peu à peu, mes leçons devinrent si difficiles que je n’y compris plus rien. Un jour, mon grand-père me dit : « Rosa, Rosa, pourquoi ne vous efforcez-vous pas de mieux faire ? Je voudrais pourtant bien ne pas être obligé de vous punir ! »

— Mais, grand-père, répondis-je, comment voulez-vous que j’apprenne chaque jour une aussi longue leçon de cet horrible français ! Je suis sûre que personne n’en serait capable. »

— Tenez votre langue, petite impertinente, je suis, je crois, meilleur juge qu’une gamine comme vous.

— Mais bon papa, vous savez bien que je vous aime et que je fais de mon mieux.

— Eh bien ! prouvez-moi votre affection en vous montrant plus diligente, ou vos fesses feront connaissance avec une jolie petite verge que je garde à leur intention, répondit-il sévèrement.

Une autre semaine s’écoula, au cours de laquelle je constatai plusieurs fois qu’il jetait sur moi des regards ardents, lorsque je paraissais au dîner en robe de soirée (nous dînions toujours en toilette) et il me conseilla de