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guions pas, puisque nous étions couchées, mais nous entendions distinctement le bruit des objets glissant sur le meuble.

Alors, nous jetâmes nos couvertures en l’air en criant : « Cette fois nous vous tenons voleuse ! Je courus vers la porte pour lui couper la retraite, tandis que Laura arrêtait gravement notre prisonnière comme un véritable policeman.

Fermant la porte à clef, nous fîmes immédiatement pencher Sélina sur notre lit, ses pieds restant à terre et lui retroussant sa chemise de nuit nous lui administrâmes une magistrale fessée qui lui fit pousser les hauts cris.

— Oh ! Oh ! Miss Coote, je vous en prie, pardonnez-moi. Laissez-moi partir, je ne recommencerai plus… Oh ! Oh ! Ahhh ! Je vous le jure ! » criait-elle en se débattant et en tortillant les fesses sous nos vigoureuses claquades. La pale clarté de la lune nous permit de voir combien rouge était celle que nous étions en train de fouetter. Enfin, nous la lâchâmes en lui annonçant pour le lendemain une enquête en règle, et l’avertîmes qu’elle aurait à nous rendre tout ce qu’elle avait volé, sinon qu’il lui en cuirait.

Je donnai ordre de l’enfermer dans sa chambre toute la matinée, et Jane servit de geôlier. Après le dîner, vers six heures, elle fit comparaître la prisonnière devant moi dans la salle de punition.