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Dans celle-ci, je vous parlerai d’une jolie demoiselle, voleuse de sa nature et non par occasion. C’est un cas de kleptomanie, comme l’on dit aujourd’hui. Rien d’étonnant, lorsqu’on qualifie d’un terme si extravagant ce qui n’est, bel et bien, qu’un vol, que les gens timorés aient presque réussi à abolir cette bonne vieille coutume de la verge.

Miss Sélina Richards était une cousine de Laura Sandon, mon ancienne condisciple et première camarade de lit, chez miss Flaybum.

Or, me trouvant en visite chez Laura, j’avais à cette époque dix-huit ans, elle me signala ce cas en me disant que sa cousine était une voleuse si incorrigible que sa famille redoutait réellement de la laisser sortir de la maison de crainte qu’elle ne commit quelques méfaits ; ses parents étaient obligés de l’enfermer dans sa chambre quand ils avaient des visiteurs, car la jeune voleuse se serait emparé des bibelots et spécialement des bijoux sur lesquels elle aurait pu faire main-basse, et vous supposez, Rosa, quel terrible scandale c’eût été pour sa famille, si on avait eu motif de l’accuser d’une chose semblable.

Rosa. — Ils ne l’ont donc jamais punie comme il fallait pour la guérir de cette abominable manie.

Laura. — Ils l’enferment dans sa chambre et quelquefois la mettent toute une semaine