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pas ! Mon Dieu ! Comme je suis punie ! Enfin elle s’évanouit et la verge la mutile encore, alors qu’elle ne peut plus sentir les coups !

Jane et Mademoiselle ont suivi la scène d’un bout à l’autre avec un plaisir indescriptible.

La malheureuse est débarrassée de ses liens. Les traces profondes des cordes à ses poignets et à ses chevilles sont un cruel témoignage des tortures que sa position distendue a dû lui causer. Quant à son derrière, à ses reins et à ses cuisses, ce n’est plus qu’un vaste champ de chair à vif, de cloques, de sillons rouges et bleus ; les gouttes de sang ornent d’étoiles rouges la toison qui garnit le bas du ventre et celle qui encadre le réduit d’amour.

Jane, Mary et Polly épongent la pauvre femme et la soulagent de leur mieux. On la ranime par des aspersions d’eau froide ; puis, lorsqu’elle peut se tenir debout, on lui fait boire plusieurs verres de champagne et on la reconduit chez elle.

Le jour suivant, me promenant dans le jardin avec ma chère Mademoiselle, nous demandâmes à White si sa femme s’était longtemps ressentie de la fessée. Peu habitué à manier les périphrases et sans s’inquiéter de savoir s’il ne choquait pas nos chastes oreilles, voici ce qu’il nous répondit :

— Le diable m’emporte, Mademoiselle, si j’avais jamais eu pareille nuit auparavant !