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assez ! assez ! pitié ! jamais je ne recommencerai.

Impassible, la fouetteuse poursuit son œuvre ; le sang coule de la chair tuméfiée ; la large surface des reins, des fesses, des cuisses, des hanches, pas le plus petit coin n’est resté indemne. S’enroulant autour des hanches, les brindilles atteignent le ventre, arrachant des poils à la sombre toison. Elles visitent l’intérieur des cuisses, et au sommet de celles-ci, la fente mystérieuse n’est pas davantage épargnée, et sur ses lèvres rebondies, pointent de fines gouttes de sang !

Des feuilles de figuier déchiquetées et éparpillées, il ne reste que les fils qui les assemblaient, et qui pendent maintenant sur ses fesses et ses cuisses se collant à la peau à vif. On dirait l’armature d’un feu d’artifice tiré.

Calme au début, Miss Coote semble avoir perdu toute mesure. Elle est en proie à une véritable frénésie et frappe à tort et à travers avec une énergie furibonde. Elle sermonne la victime, lui enjoint d’envoyer régulièrement ses filles à l’église le dimanche, d’observer le septième commandement : « Tu ne déroberas pas le bien de ton prochain ! »

Comme on le pense, Mme White n’entend pas la moitié de ces objurgations. Elle n’a plus la force de crier. Elle balbutie : « Oh ! mon Dieu ! Je m’évanouis ! Que je meure pardonnée ! Tu ne voleras pas ! Tu ne voleras