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sur les deux jolis gigots qu’elle possède et la manière dont nous allons les faire cuire. On lui ajuste adroitement le tablier autour des reins et on m’apporte une superbe verge de longs brins fraîchement coupés, élégamment ornementés de rubans de couleur. On la fait mettre à genoux pour embrasser l’instrument et, répétant les mots que Jane lui souffle à l’oreille, elle balbutie : « Ma chère… Miss Coote… Oh ! ff… fouettez-moi… je vous en prie… bien… bien fort… car j’ai été très… indélicate… oui… oh ! pardon ! pardon ! ne soyez pas trop sévère !

Ces derniers mots, nullement dictés par Jane, lui échappent malgré elle. Terrorisée d’avance, les larmes ruissellent sur ses joues lorsqu’on la relève pour l’étendre sur l’échelle très inclinée ; les bras et les jambes sont écartés autant qu’il est possible, on la ficelle étroitement, si bien qu’elle peut à peine remuer les jambes ou tortiller les fesses.

Miss Coote. — Vous n’avez qu’à moitié avoué votre culpabilité, mais votre cul, bien échauffé, réveillera vos souvenirs.

La verge siffle dans l’air autour de la victime qui frémit dans l’appréhension du coup.

Soudain, vzz ! vzz ! vzz ! Trois fois l’instrument s’abat sur le gros derrière où il marque son passage par des raies rouges entrecroisées, les feuilles vertes volent dans toutes les directions. Rudement touchée, la victime ma-