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je réussirai, sans trop de peine, je l’espère, à vous décrire quelques-uns des lascifs épisodes de ma jeunesse.

Mon grand-père, comme vous le savez, d’ailleurs, était le général Sir Eyre Coote, qui se rendit célèbre dans les Indes. C’était un flagellant endurci et il n’était jamais plus heureux que quand une bonne occasion de se servir du martinet s’offrait à lui. Je ne puis parler, bien entendu, de tout ce qui dût, sans nul doute, précéder mes constatations personnelles.

Le premier souvenir que j’aie de lui remonte à l’époque où il dut se retirer de la vie publique à la suite d’un scandale auquel il fut mêlé et qui le fit tomber en disgrâce. Mes parents moururent tous deux alors que j’entrais dans ma treizième année, et le vieux général, qui n’avait d’autre famille, les remplaça auprès de moi, et, à sa mort, me légua toute sa fortune, environ soixante-quinze mille francs de rente.

Il résidait dans une jolie maison de campagne distante d’environ vingt milles de Londres. C’est là que je passai les premiers mois de ma vie d’orpheline en compagnie de sa gouvernante, Mme Mansell et des deux servantes Jane et Jemima. Le vieux général était alors en Hollande, recherchant, comme je l’appris plus tard, toutes les éditions originales ayant trait aux pratiques de Cornelius