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rait pu être exactement vrai sans l’accompagnement des autres personnages. Le grand propriétaire résidant sur ses terres, et donnant son nom à son domaine, au lieu de le recevoir de lui comme en Europe, est un individu commun dans tout l’État de New-York. Le médecin avec sa théorie plutôt obtenue que corrigée par ses expériences sur la constitution humaine ; le missionnaire pieux, dévoué à son prochain, laborieux et si mal récompensé ; l’homme de loi à moitié instruit, litigieux, disputeur, avec son contrepoids, membre d’une profession digne d’un caractère plus élevé ; le rusé faiseur d’affaires et marchand mécontent de ses meilleurs marchés ; le charpentier, et la plupart des autres personnages, sont familiers à tous ceux qui ont vécu dans une nouvelle contrée.

Par des circonstances que le lecteur comprendra parfaitement après avoir lu cette Introduction, l’auteur a éprouvé plus de plaisir en écrivant « les Pionniers » que n’en éprouvera probablement aucun de ses lecteurs. Il est convaincu des fautes nombreuses qu’il a commises, il a essayé d’en corriger quelques-unes dans cette édition ; mais comme il a déjà, du moins dans son intention, fourni son contingent pour amuser le monde, il espère que le monde lui pardonnera pour cette fois d’avoir essayé de s’amuser lui-même.


Paris, mars 1832.