tinua Hiram ; car la loi accorde une prime pour la mort d’une panthère.
— J’aurai soin de veiller à ce qu’il soit récompensé, monsieur Doolittle.
— Personne n’a jamais douté de votre générosité, juge. Savez-vous si le shérif est décidé à mettre dans la nouvelle église un lutrin ou un banc pour les anciens ?
— Il y a quelque temps que je ne lui en ai entendu parler.
— Je crois que la session de la cour des plaids communs ne sera pas longue, car il n’y a sur le rôle que deux affaires civiles, et Jotham Riddel est convenu avec celui à qui il a vendu ses défrichements de prendre des arbitres pour prononcer sur leur contestation.
— J’en suis charmé ! car c’est toujours avec peine que je vois des colons perdre leur temps et leur argent en querelles judiciaires.
— Oh ! l’affaire s’arrangera. Jotham m’a choisi pour arbitre ; le capitaine Hollister est celui de la partie adverse, et en cas de différence d’opinion, nous sommes convenus de prendre M. Jones pour conclure pour l’un ou pour l’autre.
— Et aurons-nous quelque affaire criminelle ?
— Il y a celle des faussaires. Comme ils ont été pris sur le fait, il est probable qu’on instruira leur procès. On parle aussi d’une couple de daims qui ont été tués hors de saison ; mais ce n’est qu’un cas d’amende.
— N’importe, dit le juge ; qu’on m’en fasse la dénonciation, et je ferai exécuter la loi.
— Je savais bien, juge, que telle était votre intention, et c’est pour une petite affaire de cette nature que je suis venu vous voir.
— Vous ! s’écria Marmaduke, qui comprit en un instant qu’il s’était laissé circonvenir par l’astuce du charpentier ; et qu’avez-vous à me dire, Monsieur ?
— Je crois que Natty Bumppo a en ce moment dans sa hutte le corps d’un daim qu’il a tué, et je viens vous demander un mandat pour faire une perquisition chez lui.
— Vous croyez, Monsieur ? Mais vous ne devez pas ignorer que la loi exige un serment pour que je puisse délivrer un tel mandat. Un soupçon ne suffit pas pour violer le domicile d’un citoyen.