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dont les branches avaient été utiles à Magua pour raconter en pantomime la catastrophe du Huron.

Lorsque Duncan put lever les yeux pour chercher ses compagnons, il eut la pénible certitude que le même sort les attendait tous. À sa droite était Cora, attachée comme lui à un arbre, pâle, agitée, mais dont les yeux pleins d’une fermeté qui ne se démentait pas, suivaient encore tous les mouvements de leurs ennemis. Les liens qui enchaînaient Alice à un autre sapin, à sa gauche, lui rendaient un service qu’elle n’aurait pu attendre de ses jambes, car elle semblait plus morte que vive ; elle avait la tête penchée sur sa poitrine, et ses membres tremblants n’étaient soutenus que par les branches au moyen desquelles on l’avait garrottée. Ses mains étaient jointes comme pour prier ; mais au lieu de lever les yeux vers le ciel pour s’adresser au seul être dont elle pût attendre du secours, elle les fixait sur Duncan avec une sorte d’égarement qui semblait tenir de la naïveté de l’enfance. David avait combattu ; cette circonstance, toute nouvelle pour lui, l’étonnait lui-même ; il gardait un profond silence, et réfléchissait s’il n’avait pas eu tort d’en agir ainsi.

Cependant la soif de vengeance des Hurons ne se ralentissait pas, et ils se préparaient à l’assouvir avec tous les raffinements de cruauté que la pratique de plusieurs siècles avait rendus familiers à leur nation. Les uns coupaient des branches pour en former des bûchers autour de leurs victimes ; les autres taillaient des chevilles de bois pour les enfoncer dans la chair des prisonniers quand ils seraient exposés à l’action d’un feu lent. Deux d’entre eux cherchaient à courber vers la terre deux jeunes sapins voisins l’un de l’autre pour y attacher Heyward par les deux bras, et les laisser reprendre leur position verticale. Mais ces tourments divers ne suffisaient pas encore pour rassasier la vengeance de Magua.

Tandis que les monstres moins ingénieux qui composaient sa bande préparaient sous les yeux de leurs infortunés captifs les moyens ordinaires et connus de la torture à laquelle ils étaient destinés, il s’approcha de Cora et lui fit remarquer avec un sourire infernal tous les préparatifs de mort.

— Eh bien ! ajouta-t-il, que dit la fille de Munro ? Sa tête est trop fière pour se reposer sur un oreiller dans le wigwam d’un Indien ; cette tête se trouvera-t-elle mieux quand elle roulera comme une pierre ronde au bas de la montagne, pour servir de jouet aux