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confondait ensemble. C’était à travers cet isthme étroit que les frégates royales vomissaient sans interruption des torrents de feu, tandis que, sur les côtés, des bandes nombreuses d’Américains indisciplinés semblaient attendre un instant favorable pour traverser ce passage dangereux.

Gage était parvenu de cette manière à intercepter en grande partie les communications ; et les hommes intrépides qui étaient venus s’établir si hardiment sous la bouche même de ses batteries restaient, comme nous l’avons déjà dit, seuls et sans vivres, pour soutenir l’honneur de leur nation. En y comprenant les enfants et les vieillards, ils pouvaient être environ deux mille ; mais, vers le milieu du jour, de petits détachements de leurs compatriotes, ne prenant conseil que de leur enthousiasme, et entraînés par l’exemple du vieux partisan des bois, qui passait et repassait l’isthme à chaque instant pour les guider lui-même, bravèrent le feu nourri des vaisseaux, et suivant ce chef intrépide, malgré les boulets qui sifflaient sur leurs têtes, arrivèrent à temps pour prendre une part active à la lutte sanglante et décisive.

D’un autre côté, Howe conduisait un nombre plus qu’égal de troupes choisies, et comme les barques qui naviguaient entre les deux péninsules continuaient à lui amener des renforts, la disproportion resta toujours la même jusqu’à la fin du combat. Ce fut alors que, se croyant assez fort pour emporter d’assaut une redoute construite par des ennemis qu’il méprisait, il fit immédiatement les dispositions nécessaires, sous les yeux même des spectateurs groupés d’une manière pittoresque sur tous les points qui dominaient le lieu de l’action. Malgré la sécurité avec laquelle le général anglais rangeait sa petite armée, il sentait que l’engagernent qui allait avoir lieu n’était pas un combat ordinaire. Ces milliers de regards attachés sur tous ses mouvements lui donnaient un caractère particulier, et c’était l’occasion de déployer tout ce que la tactique militaire a de plus pompeux et de plus étonnant.

Les troupes se formèrent avec un ordre admirable ; les colonnes se déployèrent le long du rivage avec la plus grande précision, et prirent chacune la place qui leur avait été assignée. Howe avait divisé ses forces : la moitié devait tenter d’escalader la colline, tandis que le reste des troupes en suivrait la base pour couper toute communication aux rebelles avec les paysans restés sur