que la voiture entra à Broadway, et déposa Dunscomb à sa porte. Le docteur en descendit aussi, et préféra marcher jusqu’à la maison de mistress Updyke, plutôt que de fournir à Stephen de nouveaux matériaux pour le journaliste.
CHAPITRE VI.
ous avons dit que John Wilmeter avait été laissé à Biberry
par son oncle, afin de pourvoir au bien-être de leur cliente.
John, ou Jack comme l’appelaient familièrement ses intimes,
en y comprenant sa jolie sœur, était en somme un excellent
garçon, bien que loin d’être exempt des infirmités auxquelles
est sujette la portion mâle de la famille humaine, quand
elle approche de trente ans. Il était franc, brave, généreux,
disposé à penser pour son compte ; et, ce qui est quelque peu
extraordinaire parmi ses compatriotes, d’un tempérament qui le
portait à se faire une opinion sur-le-champ, sans se laisser aisément
entraîner par celles qui pouvaient circuler dans le voisinage.
Peut-être qu’un peu d’esprit d’opposition au sentiment qui
se développait si rapidement à Biberry, l’engageait à s’intéresser
plus chaudement à cette femme singulière, accusée de
crimes si énormes.
Les instructions laissées par M. Dunscomb à son neveu avaient aussi donné à ce dernier quelque malaise. D’abord, elles avaient été très-détaillées et très-attentives au sujet du bien-être de la prisonnière, et l’on y avait pourvu d’une manière peu usitée dans une prison. L’argent, il est vrai, avait contribué pour sa part à