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ment sans doute quelques traits caractéristiques d’une classe qui, d’après la nature des choses, ne peut jamais être très-connue.

On lui dira sans doute que Smollett a fait tout cela avant lui et beaucoup mieux. On verra pourtant que l’auteur du Pilote, quoiqu’il ait navigué dans les mêmes mers que Smollett, a suivi une direction différente, ou en d’autres termes, qu’il a pensé que Smollett avait peint un tableau trop fini pour qu’il soit permis à tout barbouilleur qui voudrait peindre des marines de le charger de nouvelles couleurs.

L’auteur désire exprimer ici ses regrets qu’on ait souffert que les services utiles qu’a rendus l’esprit entreprenant de notre marine pendant l’ancienne guerre, soient restés dans l’obscurité sous laquelle ils sont maintenant ensevelis. Chacun a entendu parler du bonhomme Richard et de la victoire qu’il a remportée ; mais on ne connaît guère le reste de la vie de cet homme remarquable qui commandait dans ce mémorable combat, ni les services qu’il y rendit. Que sait-on de ses engagements avec le Milford et le Solebay, de ses prises du Drake et du Triomphe ? que sait-on des projets opiniâtres qu’il forma pour porter la guerre dans le sein de cette île superbe et puissante, ennemie des États-Unis ? Un grand nombre des officiers qui servirent dans cette guerre se trouvèrent ensuite dans la marine de la confédération, et il est assez juste de croire qu’elle doit en grande partie sa réputation actuelle à l’esprit qui animait les héros de la révolution.

Un des derniers officiers élevés à cette école est mort naguère dans les premiers grades. Aujourd’hui qu’il ne reste que le souvenir de leurs hauts faits, nous n’en devons être que plus soigneux de leur gloire.

Si cet ouvrage réussit à attirer l’attention sur cette portion intéressante de notre histoire, le principal but de l’auteur sera atteint.