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Colomb en a connu, nous serions bien loin encore de recueillir tous les fruits de sa grande découverte.

Comparativement à son étendue, et eu égard au temps qui y règne ordinairement, l’océan Pacifique peut à peine être regardé comme une mer dangereuse ; cependant il suffit de jeter un coup d’œil sur la carte pour voir combien les groupes d’îles, les rochers, les récifs et les bas-fonds, y sont en plus grand nombre que dans l’Atlantique. Quoi qu’il en soit les marins sillonnent hardiment ses vastes plaines, et les Américains sont au nombre des plus audacieux et des plus intrépides.

Pendant près de deux mois après son départ de Valparaiso, le capitaine Crutchely sonda les profondeurs de cette mer, à la recherche des îles que ses instructions portaient de trouver. C’était du bois de sandal qu’il s’agissait de prendre, branche de commerce, soit dit en passant, dont tout chrétien devrait scrupuleusement s’abstenir si ce qu’on rapporte de l’usage qu’on en fait en Chine est vrai ; ce bois serait brûlé comme encens au pied des idoles, et une créature humaine peut-elle commettre un plus grand crime que de contribuer, même indirectement, à faire rendre à un autre qu’à Dieu l’hommage qui n’est dû qu’à lui ? C’est une réflexion qui se présenta plus d’une fois à l’esprit de Marc Woolston, quand plus tard il en vint à réfléchir aux causes qui avaient pu amener les prodigieux événements dans lesquels il se trouva enveloppé. Mais nous voici arrivés à un endroit de notre récit où il devient nécessaire d’entrer dans des détails que nous remettrons au commencement d’un nouveau chapitre.