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du tremblement de terre et de ce volcan qui n’était pas encore éteint. Mais le narrateur leur fit comprendre que c’était précisément ce qui faisait leur sécurité, les feux souterrains qui, trouvaient ainsi une issue cessant d’être dangereux.

Les colons restèrent une semaine à l’île Rancocus uniquement occupés à savourer leur bonheur ; mais il ne fallait pas s’abandonner trop longtemps à une sécurité funeste. Le bruit de leur arrivée ne tarderait pas à se répandre, et pourrait leur amener des visiteurs dangereux, ou tout au moins gênants. Dans le groupe des îles de Betto, comme partout, il y avait des partis opposés, et il avait fallu toute l’influence de son ami, le chef Ooroony, pour que Bob sortît aussi heureusement des mains des insulaires au milieu desquels il était tombé. Le plus léger revers de fortune pouvait renverser Ooroony pour élever à sa place quelque ennemi acharné ; et puis, même pendant qu’il était encore au pouvoir, des canots de guerre pouvaient se mettre à la recherche de la montagne, sans demander sa permission. La prudence commandait donc un prompt départ. La transport des vaches et des poulains offrait le plus de difficulté ; la pinasse n’avait pas été disposée pour recevoir de pareils hôtes. Cependant on put trouver place pour une des bêtes à la fois, tout en ménageant un espace suffisant pour cinq ou six personnes. Ce fut les femmes que naturellement on résolut de mettre avant tout en lieu de sûreté avec les effets les plus précieux, et il fut décidé qu’elles feraient partie du premier départ, sous la conduite de Marc, d’Heaton et de Socrate. Bob et Bigelow devaient rester pour garder les animaux et le surplus de leur mobilier. On calculait que la pinasse pourrait être de retour dans huit jours. Bob, en prenant congé de l’Amie Marthe, recommanda particulièrement à son attention les becfigues du Pic de Vulcain, et il lui fit entendre adroitement que, si elle lui en envoyait une douzaine, il, ne serait pas insensible à cette attention.

Cette seconde traversée était chose beaucoup plus sérieuse que la première, puisqu’il fallait aller contre le vent. D’après le