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part et d’autre, on mit de côté les porte-voix, et l’on continua de se parler sans aucun intermédiaire.

— Hohé du schooner ! furent les premières paroles du nouveau venu. — Holà ! fut la réponse.

— Quel est ce schooner, je vous prie ?

— Le Lion de Mer d’Oyster-Pond, Long-Island, à la destination du sud et frété pour la chasse des veaux marins, comme vous pouvez en juger par notre équipement.

— Quand avez-vous quitté Oyster-Pond, et comment avez-vous laissé le bon diacre M. Pratt ?

— Nous avons mis à la voile hier dans l’après-midi, à la première marée, et le diacre nous a quittés lorsque nous avons levé l’ancre. Il allait bien, et paraissait plein d’espoir quant au succès de l’expédition. Quel est, je vous prie, ce schooner ?

— Le Lion de Mer de Holmes-Hole, à la destination du sud, et frété pour la chasse des veaux marins, comme vous pouvez le voir à notre équipement. Qui commande ce schooner ?

— Le capitaine Roswell Gar’ner. Qui commande, je vous prie, le vôtre ?

— Le capitaine Jason Dagget, — et il se montra plus à découvert en ce moment. — J’ai eu le plaisir, ajouta-t-il, de vous voir à Oyster-Pond, lorsque je m’y rendis pour recueillir ce qu’avait pu laisser mon oncle ; vous pouvez vous en souvenir, capitaine Gar’ner, il n’y a de cela que peu de jours, et vous n’avez sans doute pas oublié ma visite.

— Pas le moins du monde, capitaine Dagget, quoique je n’eusse point alors la pensée que vous aviez l’intention de faire si tôt un voyage au sud. Quand avez-vous quitté Holmes-Hole, Monsieur ?

— Avant-hier, dans l’après-midi. Nous sommes partis à cinq heures environ.

— Comment était le vent, Monsieur ?

— Sud-ouest et sud-est ; depuis trois jours il n’y a guère eu de changement à cet égard.

Roswell Gardiner murmura quelque chose entre ses dents ; mais il ne jugea pas à propos d’exprimer les pensées qui se présentaient alors à son esprit.