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dait à rencontrer Marie. Pendant que le capitaine Gardiner faisait ce changement à sa toilette, Watson descendit des haubans et en même temps que le jeune capitaine se hâtait de gagner la demeure du diacre Pratt, Watson se trouva sur le pont et appela Baiting Joe, qui pêchait non loin du quai. Au bout de quelques minutes, Watson fut dans le bateau de Joe, avec son sac ; il n’avait pas apporté de valise, et il se rendait au port. Il fit voile le même jour dans un bateau baleinier qui l’attendait, et il alla porter à Holmes Hole la nouvelle que le Lion de Mer d’Oyster-Pond serait prêt à partir dès la semaine suivante. Quoique Watson parût avoir quitté son poste en s’éloignant d’Oyster-Pond, ce n’était point sans l’agrément de ceux dont il était l’agent. Il avait besoin de quelques jours pour faire ses préparatifs, avant de quitter le quarante et unième degré de latitude nord, et d’aller au midi aussi loin qu’un vaisseau pût aller. Il ne laissa pas cependant son poste tout à fait vacant. Un des voisins du diacre Pratt, moyennant finances, s’était engagé à fournir tous les renseignements qu’il pourrait se procurer relativement au schooner, au moment où il mettrait à la voile. Ce moment n’était pas aussi rapproché que Roswell Gardiner l’avait espéré, car les agents de la compagnie du Vineyard avaient réussi à débaucher deux des meilleurs marins de Hasard ; et comme on ne ramasse pas d’habiles chasseurs de veaux marins comme des cailloux sur la grève, le retard qui en résultait pouvait avoir quelque chose de sérieux.

Pendant ce temps-là, le Lion de Mer de Holmes Hole faisait tous ses préparatifs avec une activité infatigable, et il était probable qu’il pourrait partir aussitôt que son rival.

Mais revenons à Oyster-Pond.

Le diacre Pratt était sous le porche de sa maison avant que Roswell Gardiner l’atteignît. Là le diacre fit encore entendre à son jeune ami qu’il avait à traiter avec lui d’affaires importantes, et il le conduisit dans son appartement, qui lui servait en même temps de bureau, de chambre à coucher et d’oratoire, l’excellent homme ayant l’habitude d’adresser ses supplications au trône de la miséricorde dans le même endroit où il faisait ses affaires temporelles. Fermant la porte et tournant la clef dans la