et il appuya sur ce mot ; — à moins qu’on ne trouve un testament, tous les biens doivent être divisés en cinq parts ce qui mettrait les parts, d’après mon calcul, à deux mille dollars chacune. Ce n’est pas sans doute une grande fortune, mais un boni qui n’est pas sans importance pour une petite. Le diacre était économe, tous les Pratt le sont un peu ; mais je ne crois pas qu’ils en vaillent moins. Il est bon d’avoir soin des moyens que nous envoie la divine Providence.
— Chacun doit être soigneux, comme vous le dites, Monsieur, reprit la veuve Martin. Voilà pourquoi je voudrais savoir s’il n’y a pas un testament. Je sais que le diacre faisait cas de moi, et je ne pense pas qu’il ait quitté ce monde sans penser à sa cousine Jenny et à son veuvage.
— J’en ai peur, madame Martin, j’en ai peur. Je n’entends point parler de testament. Le docteur doute que le diacre ait jamais eu le courage d’écrire un acte où il fût question de sa mort. Marie n’a jamais entendu parler de testament, et je ne sais plus à qui m’adresser. Le révérend M. Whittle, je dois le dire, croit qu’il y a un testament.
— Il doit y avoir un testament, reprit le ministre ; un pieux membre de l’église ne m’aurait pas donné l’espoir que j’ai cru trouver dans ses paroles lorsque je lui parlais des besoins de cette église, s’il n’avait pas voulu tenir sa promesse. Je pense que tout le monde sera de mon opinion.
— Le diacre vous a-t-il donc promis quelque chose ? demanda M. Job un peu timidement ; car rien ne l’autorisait à croire que la réponse ne fût pas affirmative, et, dans ce cas, il s’attendait au pis.
— Peut-être pas, répondit le ministre Whittle, trop consciencieux pour faire un mensonge flagrant, très-tenté cependant de le commettre. Mais un homme, peut promettre indirectement aussi bien que directement.
— Cela dépend, reprit tranquillement M. Job Pratt, quoiqu’il sourît de manière à causer un nouvel émoi à la veuve Martin, qui craignait de plus en plus qu’on ne suivît, en l’absence de tout testament, la loi des partages. Je voudrais qu’on recherchât de nouveau, dit le ministre, s’il n’y a pas un testament.