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CHAPITRE XXVII.


Dites-lui de s’agenouiller devant le Dieu qui est au-dessus de lui, devant l’Être infini, tout-puissant, devant le Créateur ; qu’il s’agenouille, et nous nous agenouillerons ensemble.
Byron.



Le jour de l’enterrement étant un dimanche, on ne s’occupa point d’affaires. Le lendemain matin cependant, les amis s’assemblèrent dans le parloir, et abordèrent la question, en disant qu’un grand nombre d’entre eux avaient loin à aller pour s’en retourner.

— Il convient d’examiner un peu les affaires du diacre, avant de nous séparer, dit M. Job Pratt. Entre des parents, et des amis, il ne doit y avoir que des sentiments d’affection, et je suis sûr, quant à moi, de n’en pas avoir d’autres. Je suppose, — M. Job Pratt ne parlait jamais que par supposition, — je suppose que je dois administrer les biens du diacre, quoique je ne veuille point le faire s’il s’élève, à cet égard, la moindre objection.

Tout le monde y donna son consentement, car tout le monde savait que c’était à lui que la loi conférerait cette fonction.

— Je n’ai jamais cru que le diacre jouît de la fortune qu’on lui attribuait communément, reprit Job Pratt, quoique je pense qu’elle ira bien à dix mille dollars.

— Mon Dieu ! s’écria une cousine, qui était veuve, et qui se flattait d’être favorisée dans le testament, j’avais toujours cru que le diacre Pratt avait quarante à cinquante mille dollars ! Dix mille dollars ne seront pas grand’chose pour nous tous, divisés entre un aussi grand nombre de personnes !

— Le partage ne sera pas aussi grand que vous pensez, madame Martin, reprit M. Job, car il se bornera aux plus proches parents et à leurs représentants. À moins qu’on ne trouve un testament, et, d’après tout ce que j’entends dire, il n’y en a pas, —