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dernière fois. Lorsqu’il se réveilla, il vit une torche allumée dans la case, et il entendit quelqu’un remuer dans la cambuse. Ses pensées, se reportèrent sur lui-même et sur l’état de ses membres. En cherchant à se frotter les pieds l’un contre l’autre, il les trouva presque insensibles.

Roswell prit aussitôt l’alarme, il eut recours à une forte friction qu’il continua jusqu’à ce qu’il sentît que la circulation du sang se rétablissait. L’alarme de Roswell était si grande, qu’il n’avait point fait attention à la personne qui se trouvait dans la cambuse, jusqu’au moment où celle-ci parut près de sa couchette, tenant un pot d’étain à la main. C’était Stimson, qui avait quitté ses peaux et qui paraissait jouir d’une très-bonne santé.

— Voici du café chaud, capitaine Gar’ner, dit le patron toujours prévoyant ; le vent a changé par la grâce de Dieu, et il a commencé à pleuvoir. Maintenant, je crois que nous aurons véritablement l’été, tel qu’il peut exister, dans ces parages.

Roswell avala quelques gorgées de ce café, qui était presque bouillant ; et il en ressentit aussitôt la bienfaisante influence. Il envoya Stimson aux autres couchettes porter le même breuvage. Le café chaud et les frictions l’eurent bientôt remis complètement, il s’élança de son lit et s’habilla. Stimson avait fait du feu dans la cambuse ; il s’était servi en cette occasion de tout ce qui lui restait de bois, et la chaleur commençait à se faire sentir dans la case. Mais le changement de vent et l’amélioration survenue dans la température préservèrent seuls probablement tout l’équipage d’Oyster-Pond du sort cruel des hommes du Vineyard.

Stimson fit prendre des doses de café à chacun de ses hommes, et le sang étant stimulé par des frictions, tout le monde fut bientôt debout.

Il ne faisait plus très-froid, le thermomètre se trouvait à vingt-six degrés au-dessus de zéro dans la maison, et le feu de cuisine allumé par Stimson, ainsi que le changement de vent firent bientôt monter le mercure à quarante-six degrés.

C’était une température très-douce pour ceux qui avaient respiré l’air polaire. La pluie et le dégel produisaient un autre dé-