chrétienne. Si Marie avait su ce qui se passait cette nuit dans le cœur de Roswell, son bonheur aurait été aussi grand que sa reconnaissance envers Dieu. Elle aurait vu cette barrière qui s’était longtemps élevée entre elle et Gardiner, détruite par la seule influence de cet esprit divin qui prépare les hommes à la présence de Dieu.
CHAPITRE XXIII.
andis que l’âme de Roswell s’ouvrait à la foi nouvelle qui
venait le changer, Stimson était inquiet à la pensée que, par un
temps aussi rigoureux, son capitaine fût dehors, et il vint le
chercher.
— Vous supportez bien le froid, capitaine Gar’ner, dit Stimson, mais vous feriez peut-être mieux de rentrer.
— Je n’ai pas froid, Stimson, répondit Roswell ; au-contraire, je me trouve en bonne disposition. Mon esprit a été occupé pendant que mon corps prenait de l’exercice. Il est rare que le corps ait à souffrir dans de telles conditions. Mais, écoutez, ne semble-t-il pas qu’il y a une voix qui nous appelle dans la direction du navire naufragé ?
On sait à quelle distance arrivent les sons par un temps très-froid et très-clair. Les hommes d’équipage avaient entendu des conversations sur un ton ordinaire à peu près d’un mille de distance, et, en plusieurs occasions, on avait essayé d’établir des communications de vive voix entre le navire naufragé et la case. On avait entendu certains mots, mais il avait été impossible de tenir une conversation suivie.