Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 28, 1850.djvu/255

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pieds d’épaisseur, étaient restés près du vaisseau, s’inclinant en voûte de manière à former des cavernes qui s’étendaient à une grande distance. Cette masse de glaçons se trouvait tellement groupée autour du navire naufragé, qu’elle intercepta les premières neiges qui tombèrent en dehors, qu’elle se durcit au contact de nouveaux orages de neige, et qu’elle opposa une forte et infranchissable barrière à l’introduction de la glace et de la neige dans ces galeries de glace.

Il en résultait que ces galeries naturelles n’étant aucunement obstruées par la neige qui avait adhéré à leur surface, on pouvait y circuler très-facilement. Comme on avait nettoyé le pont du schooner et que toutes les issues étaient ouvertes, le Lion du Vineyard se trouvait ainsi à l’abri, et l’on pouvait profiter de toutes les ressources qu’il offrait. On y avait laissé une certaine provision de bois, aussi bien que la cambuse. On avait transporté celle-ci dans la cabine, et Dagget, accompagné de deux ou trois de ses hommes, passait là une grande partie de son temps. Une des raisons qu’il donnait de ces excursions, était qu’il laissait ainsi plus de place à ceux qui restaient dans la case. Le pont de son vaisseau était tout à fait libre de glace, c’était un très-bon emplacement pour l’exercice, meilleur que la terrasse qui se trouvait au-dessus de la case, étant tout à fait à l’abri des vents et offrant une température beaucoup moins froide, Dagget se promenait des heures entières sur son pont, se flattant de l’espoir qu’il mettrait à la voile au retour de l’été.

Roswell éprouvait une vive anxiété à l’égard du chauffage. On avait déjà employé une grande partie du bois qu’on avait apporté dans la cambuse et dans le poêle de la case. Quelque considérable que fût la provision, on y avait fait une grande brèche, et, d’après les calculs qu’on avait établis, la provision de bois ne pouvait pas durer, plus de la moitié du temps qu’on avait encore à rester dans l’île. C’était la une circonstance grave et qui méritait de sérieuses réflexions. Sans chauffage, la mort était certaine, et il n’y avait pas moyen de lutter contre l’influence d’un hiver à passer près du cercle antarctique.

Stimson avait plusieurs fois renouvelé ses avis à cet égard.