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CHAPITRE XVIII.


Il va là où à peine un été sourit, sur les rochers de Behring ou dans les îles nues du Groënland ; froides à minuit les brises viennent souffler des déserts qui dorment dans la neige éternelle, et elles apportent, avec le rugissement tumultueux des vagues, le long hurlement du loup des rives d’Ooualaska.
Campbell.



Roswell parut très-pensif le lendemain matin en vaquant à ses occupations ordinaires. Peu lui importait maintenant que Dagget se trouvât dans l’île des Veaux Marins ; mais restait le secret du trésor caché. Si les deux schooners ne se quittaient plus, comment pouvait-il s’acquitter de cette partie de ses devoirs, sans consentir à une association contre laquelle se révolterait toute la nature morale et physique du diacre Pratt ? Cependant il avait donné sa parole, et il ne pouvait partir. Il se détermina donc à aider leLion de Mer du Vineyard à compléter sa cargaison, se réservant plus tard de se débarrasser de son compagnon de voyage lorsque les deux vaisseaux feraient voile vers le nord.

Le lieutenant du schooner de Dagget, quoique bon chasseur de veaux marins, avait beaucoup d’impétuosité dans le caractère, et plus d’une fois il lui était arrivé de blâmer la prudence de Roswell. Macy, c’était son nom, pensait qu’il fallait livrer une attaque générale aux veaux marins, et puis compléter ensuite l’opération en faisant sécher les peaux. Il avait vu faire de ces choses avec succès, et il croyait qu’il n’y avait pas de meilleur système à suivre. Un de ces beaux matins, comme il disait, le capitaine Gar’ner sortirait, et il trouverait son troupeau (les veaux marins) parti pour d’autres pâturages. C’était là une opinion que Roswell ne pouvait partager. Sa politique de prudence avait produit d’excellents résultats, et il espérait qu’il en serait ainsi jusqu’à ce qu’il eût complété la cargaison des deux schooners.

Le lendemain matin, au moment où les hommes se rendaient