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bre de veaux marins, à fourrure d’excellente qualité. On abattit deux grands éléphants de mer de près de trente pieds de long, et le danger et les obstacles dont on eut à triompher se trouvèrent bien compensés par l’huile qu’on recueillit. Mais c’étaient les peaux de veaux marins à fourrure que Roswell regardait comme l’objet principal de ses efforts, et il était heureux de trouver les animaux qui paient ce tribut aux besoins et au luxe de l’homme en nombre assez considérable pour lui permettre de repartir promptement pour le Nord. Tandis qu’on égorgeait, qu’on écorchait, et qu’on séchait, notre jeune capitaine s’occupait de quelques arrangements secondaires qui avaient pour objet le bien-être de son équipage et le chargement du vaisseau.

Pendant qu’on équipait le schooner à Oyster-Pond, il y avait sur le quai un vieux magasin en bois qui appartenait au diacre ; mais on l’avait démonté pour le remplacer par une construction plus solide. Roswell avait persuadé à son armateur de transporter à bord les matériaux de ce bâtiment ; ce que le diacre avait fait, comme pouvant être utile à l’équipage. Roswell fit mettre tous ces matériaux à la mer, et, après qu’on les eut flottés jusqu’au rivage, on les porta sur la cime des rochers. Roswell choisit un endroit pour construire une maison de bois, afin d’éviter la perte de temps qu’entraîneraient les allées et venues du rivage au schooner.

Il n’était pas difficile de trouver l’endroit désirable pour cette construction. Celui que choisit Gardiner était un banc de rochers qui se trouvait exposé au soleil, tandis que des masses de rochers le mettaient à l’abri des vents les plus froids de cette région. Ces murs naturels n’étaient pas assez proches pour que la neige qui pouvait s’y amasser tombât sur le toit de la maison, mais il se trouvait assez d’espace entre les rochers et la maison pour former une cour spacieuse, où il y avait place pour tous les objets qui étaient nécessaires aux travaux ordinaires ou aux besoins des chasseurs de veaux marins.

Il fallait beaucoup de prudence dans la chasse qu’on avait entreprise. Rien n’eût été plus facile, d’abord, que de tuer un grand nombre de veaux marins ; mais il fallait traîner leurs dépouilles à