Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 25, 1846.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ne jouais-je pas de malheur ? Il n’y avait que moi qui n’avais aucun lien de parenté avec Anneke. J’eus beau chercher parmi tous mes ancêtres de Hollande, je n’en trouvai aucun qu’il fût possible de mettre en avant.


CHAPITRE VII.


— Sir Valentine, je ne me soucie pas d’elle, moi.
— Bien fou celui qui risquerait sa vie pour une fille qui ne l’aime pas.
— Je n’en veux pas, et vous pouvez la prendre.
Shakspeare



Je vis Anneke Mordaunt plusieurs fois, soit dans les promenades, soit chez elle, avant le jour pour lequel son père m’avait invité à dîner. Le matin de ce jour-là, M. Bulstrode me fit l’honneur de venir me voir ; il m’annonça qu’il était du dîner, et qu’en sortant de table on se rendrait au théâtre pour la représentation en question.

— Si vous voulez vous donner la peine de passer à la taverne de la Couronne, vous trouverez des billets sa votre adresse pour vous et pour vos amis, et notamment pour votre parent, M. Dirck Follock ; c’est, je crois, son nom. Ces Hollandais ont des noms bizarres, n’est-ce pas monsieur Littlepage ?

— Ils peuvent paraître tels à un Anglais, monsieur, mais les nôtres ne leur semblent pas moins étranges sans doute. Quant à M. Dirck Van Valkenburgh, il n’est pas mon parent, c’est aux Mordaunt qu’il est allié.

— Aux Mordaunt ou à vous, qu’importe ? Je savais qu’il était parent de quelqu’un de ma connaissance ; cela suffisait pour l’inviter. Savez-vous que je ne le vois jamais sans regretter qu’il ne fasse point partie de notre compagnie de grenadiers ?

— Dirck sans doute y serait très-bien placé ; mais vous connaissez les familles hollandaises, monsieur Bulstrode. Elles con-