Jaap, il ne restait d’eux aucune trace, qu’ils fussent morts ou vivants.
e fut un moment des plus pénibles pour moi que celui où
Herman Mordaunt, une heure après notre retour, me fit prévenir
qu’il m’attendait avec Anneke et Mary Wallace. Un éclair de
joie brilla dans les yeux d’Anneke en me revoyant sain et sauf,
mais il disparut vite pour faire place à la plus tendre sympathie
pour les angoisses de son amie. Cette pauvre Mary semblait
atterrée, et ses joues étaient couvertes d’une pâleur mortelle.
Anneke fut la première à parler.
— Dieu soit loué que cette terrible nuit soit passée, et que vous et mon père vous ayez été épargnés ! dit la chère enfant en serrant avec ardeur la main que je lui avais présentée. Pourquoi faut-il que tous nos amis ne soient pas revenus !
— Dites-moi sur-le-champ la vérité, monsieur Littlepage, ajouta Mary Wallace, je puis tout supporter plutôt que l’incertitude. M. Mordaunt dit que vous connaissez les faits mieux que personne et que vous allez me les raconter. Parlez-moi franchement, dût mon cœur se briser en vous écoutant : a-t-il été tué ?
— Oh ! non, je l’espère de toute mon âme ; mais je crains bien qu’il ne soit prisonnier.
— Merci ! oh ! mille fois merci de cette assurance ! que vous êtes bon, monsieur Littlepage ! Mais, dites-moi, ne vont-ils pas lui faire subir d’affreuses tortures ? Est-ce que les Hurons torturent