bonheur de voir passer Anneke et son amie. Anneke était aussi fraîche, aussi ravissante que jamais. Je crus remarquer que les yeux de Mary Wallace cherchaient l’angle où Guert s’était placé, et qu’elle rougit en lui rendant son salut. Mais le tressaillement de surprise qui échappa à miss Mordaunt en me voyant ainsi inopinément devant elle, son regard enflammé, le sourire qu’elle m’adressa, tout me remplit d’une émotion que j’eus toutes les peines du monde à contenir.
- La Société des amis de la Pointe.
uert me jeta un regard expressif, au moment où le sleigh
disparut derrière l’église. Il nous proposa alors de continuer
notre promenade. En montant la grande rue, je ne fus pas médiocrement
surpris de voir le genre d’amusement auquel se livrait
toute la jeunesse d’Albany ; et je ne parle pas ici de garçons de
douze à quatorze ans, mais de jeunes gens de dix-huit à vingt.
Cet amusement consistait à glisser en traîneau du haut de la rue,
dont la pente était très-rapide. Le point de départ n’était pas
loin de l’église hollandaise, et l’impulsion donnée conduisait
jusqu’au delà de l’église anglaise, distance qu’on pouvait évaluer
à plus d’un quart de mille. Les chars variaient de dimension et
de forme, suivant les personnes qui les occupaient. Certes, il
n’était pas un enfant à New-York qui ne sût diriger ces frêles
esquifs avec autant d’adresse que de facilité ; mais c’était la première
fois que je voyais des grandes personnes prendre part à ce
divertissement. La rigueur des hivers, cette côte qui se trouvait
ainsi à portée, sans sortir de la ville, étaient sans doute les circonstances
qui avaient amené cette innovation.