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— Oui ; Norris a écrasé la jeune vipère dans sa coquille et l’on peut regarder l’affaire comme terminée.

— C’est ce que me disait toujours feu mon frère le baron Wychecombe. Il m’a assuré que les douze juges s’étaient déclarés contre les prétentions de la famille Stuart, et qu’elle n’avait rien à attendre d’eux.

— Vous a-t-il dit, Monsieur, sur quoi ces doctes magistrats s’étaient appuyés pour prendre cette décision ? demanda tranquillement Bluewater.

— Oui, sans doute, Monsieur, car il connaissait tout mon désir d’avoir de bons arguments à employer contre les tories, et il m’expliqua le point légal de l’affaire. Mais je n’ai point la main bonne pour répéter ce que j’entends dire, quoique mon pauvre frère, feu le révérend Jacques Wychecombe, que j’appelais toujours Saint-Jacques, eût été en état de vous faire un discours d’une demi-heure sur ce sujet, sans en oublier un seul mot ; mais il paraît que Jacques et Thomas ont emporté avec eux toute la mémoire de la famille. Je me souviens pourtant que la décision des douze juges était fondée sur un acte du parlement, qui est l’autorité suprême et la maison de Hanovre régnant en vertu d’un acte du parlement, nulle cour de justice ne pouvait y trouver à redire.

— Votre explication est fort claire, Monsieur ; mais vous me pardonnerez de vous dire que vous n’aviez pas besoin de faire une apologie pour votre manque de mémoire. Cependant votre frère peut ne pas vous avoir bien expliqué ce qu’est un acte du parlement. Le roi, les lords et les communes sont tous également nécessaires pour faire un acte du parlement.

— Sans contredit ; — nous savons cela, mon cher amiral, nous autres pauvres habitants de la terre ferme, aussi bien que vous autres qui vivez sur la mer. Mais la maison de Hanovre a ces trois autorités en sa faveur.

— Y avait-il un roi ?

— Un roi ? certainement, — ou, ce que nous devons considérer, nous autres garçons, comme valant beaucoup mieux, il y avait une reine. La reine Anne approuva l’acte, ce qui en fit un acte du parlement. Je vous assure que j’ai appris à connaître les lois durant les visites que le baron me faisait à Wychecombe, et pendant les heures agréables que nous passions à causer ensemble chez lui.

— Et qui signa l’acte du parlement qui fit d’Anne une reine ? Monta-t-elle sur le trône en vertu d’une succession régulière ? Marie et Anne régnèrent en vertu d’actes du parlement ; mais il faut re-