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putative mais il est temps, Wychecombe, que vous réclamiez votre épouse.

— Je m’attends à la trouver avec sa mère à Wychecombe-Hall à mon retour, sir Gervais. Cela a été arrangé ainsi entre nous avant mon départ. La triste cérémonie dont nous avions à nous occuper ne convenait pas à l’installation de la nouvelle maîtresse de la maison, et nous l’avons remise à un moment plus opportun.

— Que ce soit ici que lady Wychecombe rende sa première visite, dit la duchesse. Je ne le demande pas comme ayant quelques droits à son respect, sir Wycherly ; mais comme désirant obtenir son affection. Je n’ai jamais eu d’autre sœur que sa mère, et la fille d’une sœur unique doit toujours être bien chère.

Il aurait été impossible à la duchesse d’en dire autant avant qu’elle eût vu le jeune Virginien ; mais elle l’avait trouvé si différent de ce qu’elle se l’était figuré, qu’elle avait une forte espérance qu’il en serait de même de sa nièce.

— Wycherly retourna à Wychecombe-Hall, après cette courte visite à la tante de Mildred, et il y trouva son aimable épouse en possession paisible de la maison, avec celle qui lui avait servi de mère. Dutton était resté à la station ; car il avait assez de sagacité pour sentir qu’il pouvait ne pas être vu avec plaisir, et qu’il ferait bien d’agir avec une réserve prudente. Mais Wycherly avait trop de respect pour l’excellente femme du master, pour ne pas avoir, en toute occasion, tous les égards possibles pour sa sensibilité, et son mari fut invité à venir rejoindre sa femme à Wychecombe-Hall. La bassesse et la brutalité réunies, comme elles l’étaient chez Dutton, ne se laissent pas souvent retenir par la honte, et il accepta l’invitation sans hésiter, dans l’espoir qu’après tout le mariage de Mildred avec un riche baronnet lui procurerait autant d’avantages que si elle eût été sa fille.

Après avoir passé quelques semaines a Wychecombe-Hall dans le sein d’un bonheur tranquille, Wycherly pensa qu’il devait conduire sa femme à Glamorgan-Park pour qu’elle y fît connaissance avec les proches parents qu’elle y avait. Mistress Dutton les y accompagna mais Dutton, qui n’avait aucun intérêt à prendre à des scènes de ce genre, fut laissé à la station, sous prétexte des fonctions qu’il avait à y remplir. Ce serait peindre la duchesse trop en beau que de dire qu’elle apprit l’arrivée de sa nièce sans craindre de ne pas la trouver ressemblante au portrait qu’on lui en avait fait ; mais la première vue de Mildred rendit complètement l’ascendant à ses sentiments naturels. La ressemblance de sa nièce avec sa sœur était si frappante,