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son supérieur, fussent-ils unis l’un à l’autre par les nœuds de la plus étroite amitié. Quand l’entretien fut terminé, il tira le cordon de la sonnette, et demanda qu’on priât sir Wycherly Wychecombe de se rendre dans son appartement.

— J’aurais désiré rester, reprit-il, pour voir la fin de cette bataille pour la succession du baronnet ; mais une bataille d’une nature différente nous appelle ailleurs. — À peine avait-il prononcé ces mots, qu’on annonça le jeune lieutenant.

— Nos relations sont si différentes sous les rapports de notre profession et de l’hospitalité qu’un homme reçoit d’un autre, qu’il n’est pas facile de régler la question d’étiquette entre nous, sir Wycherly, dit le vice-amiral se levant pour saluer le jeune homme. J’ai pensé par habitude, à l’amiral et au lieutenant, plus qu’au maître de cette maison et à ses hôtes. Si j’ai commis une erreur, je vous prie de m’excuser.

— Ma situation est si nouvelle pour moi, sir Gervais, répondit le jeune officier en souriant, que je suis encore tout à fait marin, et j’espère que c’est ainsi, que vous me considérerez toujours. — Puis-je vous être de quelque utilité ?

— Un de nos cutters vient de nous apporter une nouvelle qui obligera la flotte de mettre à la voile ce matin, ou du moins aussitôt que la marée le permettra. Les Français sont sortis du port, et il faut que nous allions à leur rencontre. Mon intention et mon espoir étaient de vous prendre avec moi à bord du Plantagenet. La date de votre brevet ne me permet pas de vous donner à bord un commandement bien élevé ; mais Bunting mérite de commander un quart ; j’ai dessein de lui en accorder un ce soir même, et vous auriez pris sa place comme officier chargé des signaux. Mais, dans la situation actuelle des choses, vous ne devez pas quitter cette maison, et il faut que je prenne congé de vous, quoique à mon grand regret.

— Amiral Oakes y a-t-il quelque chose qui doive retenir à terre un lieutenant de marine, à la veille d’une action générale ? J’espère et je me flatte que vous changerez de détermination et que vous en reviendrez à votre premier projet.

— Vous oubliez vos intérêts personnels ; songez que la possession est un point très important aux yeux de la loi.

— Nous avions déjà appris la nouvelle dont vous venez de me parler, sir Gervais ; et sir Reginald, M. Furlong et moi, nous discutions cette question quand j’ai reçu votre message ; ils m’ont assuré qu’on peut maintenir sa possession par délégué aussi bien qu’en personne. Ainsi donc cette objection tombe d’elle-même.