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à celui de leur pays natal ; mais c’était une sorte de prophétie de leur apparition, et de celle de beaucoup d’autres noms distingués dans les listes de la marine britannique. Wycherly sourit avec fierté, mais ne fit aucune réponse. Pendant tout ce temps sir Reginald était à réfléchir sur tout ce qui venait de se passer.

— Messieurs, dit-il alors, il paraît que, contre notre attente, il existe un héritier du titre de baronnet du défunt, aussi bien que du domaine de Wychecombe-Hall, et tous nos regrets que le défunt n’ait pas assez vécu pour signer le testament qui venait d’être écrit à sa requête, sont inutiles et sans objet. — Sir Wycherly Wychecombe, je vous félicite d’être ainsi appelé à recueillir les honneurs et les biens de votre famille et comme en faisant partie, il peut m’être permis de féliciter tous ceux qui ont droit d’en porter le nom, de le voir si dignement représenté. Comme membre de la famille, je vous reconnais avec plaisir comme en étant maintenant le chef.

Le jeune lieutenant répondit à ce compliment en saluant le baronnet, et reçut aussi les félicitations de presque tous les témoins de cette scène. Tom Wychecombe fit pourtant exception, et, au lieu de montrer aucune disposition à se soumettre à cette privation soudaine de ses droits prétendus, il réfléchissait aux mesures à prendre pour les soutenir. Voyant sur la physionomie des principaux domestiques qu’il les avait gagnés par la promesse qu’il leur avait faite de leur payer les legs contenus dans le testament non signé, il se croyait bien assuré de leur appui. Il savait aussi que la possession était un point important, et il cherchait un moyen de s’assurer cet avantage. Jusqu’alors les deux prétendants étaient de niveau à cet égard, car, quoiqu’un testament signé et en bonne forme parût donner à Tom des droits supérieurs, nulle autorité partant d’une source illégale ne serait reconnue en justice, et feu sir Wycherly n’avait pas eu le droit de disposer de Wychecombe-Hall, tant qu’il existait un héritier appelé à recueillir sa substitution. D’une autre part, Tom et Wycherly ne se trouvaient dans la maison du défunt que comme hôtes, et par conséquent ni l’un ni l’autre n’en avait une possession qui pût exiger l’intervention de la loi pour l’en expulser. Tom avait fait au Temple un commencement d’étude de la jurisprudence, et surtout des lois sur les biens immeubles, et il en avait assez appris pour savoir qu’il existait quelques cérémonies à accomplir pour prendre possession d’une maison ou d’un domaine, comme sous le système féodal ; mais il en ignorait les formes précises, et il ne savait pas trop si elles pourraient lui profiter dans les circonstances particulières du cas. Au total, il résolut pourtant de faire valoir les avantages qu’il possédait