pendant laquelle, parmi une foule de qualités purement négatives, on avait pu remarquer en lui des traits d’une bienveillance plutôt passive qu’active, et on l’avait vu s’acquitter machinalement des devoirs ordinaires de l’homme, comme cela arrive assez souvent à ceux qui ne sont doués ni de grands vices ni de grandes vertus.
CHAPITRE XV.
événement soudain, et jusqu’à un certain point inattendu, rapporté
à la fin du chapitre précédent, produisit un grand changement
dans la situation des choses à Wychecombe-Hall. La première chose
était de s’assurer si le baronnet était bien véritablement mort, fait
dont sir Gervais Oakes particulièrement ne voulait pas se laisser convaincre.
Il arrivait souvent, disait-il, qu’on perdît connaissance ; il
fallait à l’apoplexie trois coups pour tuer ; le malade pouvait reprendre
l’usage de ses sens et redevenir en état de donner la signature
qui manquait encore pour assurer l’exécution des intentions qu’il
avait clairement exprimées.
— Vous n’aurez jamais en ce monde la signature de feu sir Wycherly Wychecombe sur aucun acte que ce soit, testamentaire ou testimonial, légal ou illégal, dit Magrath avec beaucoup de sang-froid, en réunissant les divers médicaments et instruments qu’il avait apportés avec lui. Il est à présent hors de la juridiction du lord grand chancelier, comme du collège des médecins et des chirurgiens ; vous ferez donc sagement de le considérer comme décédé, et de l’envisager sous le jour dans lequel le corps humain se trouve placé par la cessation de toutes les fonctions animales.
Ces mots décidèrent l’affaire ; les ordres nécessaires furent donnés, tout le monde quitta la chambre, et il n’y resta que ceux dont la présence était nécessaire. Il serait loin d’être vrai de dire que personne ne regretta sir Wycherly Wychecombe. Mistress Dutton et Mildred déplorèrent sa mort subite et y donnèrent des larmes sin-