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pareil instant. Sir Wycherly n’oublia pourtant pas qu’il était chez lui, que sir Reginald s’y était rendu à son invitation, et voulut se soulever pour lui donner une marque d’égards. Il fallut même employer une douce violence pour le retenir sur son oreiller.

— Très-charmé de vous voir, Monsieur, murmura sir Wycherly avec difficulté : mêmes ancêtres, même nom, ancienne maison, un chef. Il faut qu’un autre vienne, personne n’y convient mieux que…

— Ne vous fatiguez pas à parler sans nécessité, mon cher Monsieur, dit sir Reginald avec plus d’attention pour l’état du malade que de considération pour ses propres intérêts, car ces derniers mots annonçaient qu’il allait parler de sa succession. — Sir Gervais Oakes me dit qu’il connaît vos désirs, et qu’il est tout prêt à y satisfaire. Soulagez d’abord votre esprit de tout ce qui a rapport aux affaires, et je serai ensuite heureux d’échanger avec vous l’assurance des sentiments qu’inspire la parenté.

— Oui, sir Wycherly, dit le vice-amiral, je crois avoir trouvé le fil de tout ce que vous désirez dire. Le peu de mots que vous avez écrits hier soir, étaient le commencement d’un testament que vous désirez faire. Ne parlez pas ; levez seulement la main droite si je ne me trompe point.

Le vieillard leva le bras droit au-dessus de ses couvertures, et ses yeux à demi éteints brillèrent d’une expression de plaisir, qui prouvait combien il le désirait ardemment.

— Vous le voyez, Messieurs, dit sir Gervais avec emphase ; personne ne peut se méprendre à ce signe expressif. Venez plus près, docteur, monsieur Rotherham, tous ceux qui n’ont aucun intérêt probable dans cette affaire ; il faut que chacun voie que sir Wycherly Wychecombe désire faire son testament.

Sir Gervais répéta la question qu’il avait déjà faite, et le malade y répondit comme la première fois.

— Je le comprenais ainsi, sir Wycherly, et je crois maintenant que je comprends aussi tout ce que vous nous avez dit de parents dans une seule ligne et de nullus. Vous vouliez nous dire que sir Reginald Wychecombe n’était que votre parent paternel et que M. Thomas Wychecombe, votre neveu, est ce que la loi appelle… — quelque pénible que cela soit, Messieurs ; il faut dans une occasion si solennelle, dire clairement la vérité, — et que M. Thomas Wychecombe, dis-je, est ce que la loi appelle filius nullus. Si nous vous avons bien compris en tout ceci, ayez la bonté de faire le même signe d’assentiment.

À peine avait-il prononcé ces derniers mots, que sir Wycherly leva