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— En ce cas, il ne faut pas perdre un seul instant, car jamais je n’ai pris la moitié autant d’intérêt à la manière dont un étranger peut disposer de ses biens. — Écoutez ! j’entends une voiture entrer dans la cour.

— Vos sens ne vous trompent jamais, sir Gervais, et j’ai toujours dit que c’est une des raisons qui font que vous êtes un si grand amiral. Faites bien attention que j’ai dit une des raisons, car il faut beaucoup de qualités réunies pour rendre un homme véritablement grand. — Ah ! je vois descendre de voiture un homme de moyen âge, et ses domestiques portent la même livrée que ceux de cette maison. C’est sans doute quelque parent qui vient pour veiller à ce que son nom ne soit pas oublié sur le testament.

— Ce doit être sir Reginald, Bluewater. Nous ferons un acte de politesse en allant le recevoir.

— Volontiers, répondit le contre-amiral ; et, retirant sa jambe qu’il avait laissée sur la chaise pendant toute la conversation avec le chirurgien, il suivit sir Gervais.



CHAPITRE XIII.


Videsne quis venit ?
Video, et gaudeo.

Nathaniel et Holopherne



Tom Wychecombe avait éprouvé une inquiétude dont il est inutile d’expliquer la cause, depuis qu’il avait appris que son oncle putatif avait envoyé un messager à son parent, — d’une seule ligne, — pour l’inviter à venir chez lui. Du moment qu’il eut obtenu un fil qui le conduisit à la connaissance de ce fait, il prit toutes les peines possibles pour être au courant de tout ce qui se passait dans la maison, et quand sir Reginald entra dans le vestibule, Tom fut le premier individu qui se présenta devant lui.

— Sir Reginald Wychecombe, je suppose, d’après les armoiries et les livrées ? dit Tom, cherchant à prendre les manières d’un maître de maison. Il est agréable de voir que, quoique la séparation des deux branches de notre famille remonte à deux siècles, les symboles et emblèmes d’une origine commune ont été également conservés et respectés par l’une et par l’autre.