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qui rend un homme incapable de recueillir une succession ; ce qui par conséquent ne peut causer ni nécessité ni désir de voir sir Reginald.

— Dans une seule ligne ! — Eh ! Atwood ? dit le vice-amiral à son secrétaire, qui était descendu avec lui. Savez-vous ce qu’on doit entendre par ces mots ? ils ne peuvent signifier que sir Reginald descend d’un de ces hommes qui n’ont pas de père connu, et dont la filiation ne remonte qu’à leur mère ?

— Je ne le crois pas, sir Gervais, car, dans ce cas, sir Reginald ne serait pas considéré comme d’un lignage aussi honorable qu’il paraît l’être. Je n’ai pas la moindre idée de ce que ces mots signifient. Peut-être ferions-nous bien de consulter Magrath. Il est là-haut, et il est possible qu’il nous donne quelque information à ce sujet.

— Je crois que c’est plutôt un homme de loi qu’il faudrait consulter. — Dire qu’il ne se trouve pas dans ce village un misérable procureur ! — Écoutez, Atwood, il faut que vous vous teniez prêt à écrire le testament de sir Wycherly, s’il en parle encore. En avez-vous préparé le préambule, comme je vous en ai prié ?

— Oui, sir Gervais, commençant, comme de coutume, par : — Au nom de Dieu, amen — Moi, sir Wycherly Wychecombe, baronnet de Wychecombe-Hall, comté de Devon, je déclare faire et je fais mon testament et acte de dernière volonté ainsi qu’il suit. — Il ne reste à y ajouter que les legs. — Je crois, sir Gervais, que je suis en état de rédiger comme il faut un testament. J’en ai fait un sur lequel on plaide depuis cinq ans dans les cours de justice, et l’on dit qu’il y restera aussi longtemps que s’il eût été préparé par un procureur de Middle-Temple.

— Oui, oui, je connais votre savoir-faire. Je crois pourtant que c’est un homme de loi qu’il nous faudrait : au surplus, nous ne risquons rien d’interroger Magrath. Allez lui faire la question, Atwood, et venez me faire rapport de la réponse dans le petit salon, où je vois que Bluewater a jeté l’ancre avec son convoi. — Écoutez-moi ! Dites aussi au chirurgien-major de nous avertir, si le malade vient à parler de ses affaires temporelles. Les vingt mille livres qu’il a dans les fonds publics sont bien à lui, et il peut en faire ce qu’il voudra, en dépit de la substitution de son domaine.

Pendant que cet a parte avait lieu dans le vestibule, Bluewater et le reste de la compagnie étaient entrés dans le petit salon qui était le lieu de réunion ordinaire, et ils s’entretenaient de l’état dans lequel sir Wycherly se trouvait. Comme les deux jeunes gens connais-