par l’absence complète de toute dissimulation, attirait la compassion plutôt qu’aucun autre sentiment. L’effet qu’il produisit sur Hist, pour nous servir de la traduction anglaise et plus familière de son nom, fut favorable ; et cédant à un mouvement de tendresse, elle entoura Hetty de ses bras, et l’embrassa avec un transport d’émotion si naturel, qu’il ne pouvait être égalé que par son ardeur.
— Vous bonne, dit la jeune Indienne à voix basse ; vous bonne, je sais : il y a si longtemps que Wah-ta !-Wah n’a eu d’amie, — de sœur, — personne à qui dire son cœur ! Vous l’amie de Hist ; est-ce pas vrai ?
— Je n’ai jamais eu d’amie, répondit Hetty en lui rendant ses embrassements avec un entraînement véritable ; — j’ai une sœur, mais pas d’amie. Judith m’aime, et j’aime Judith ; cela est naturel, tel que la Bible nous l’enseigne ; mais je voudrais avoir une amie ! Je serai votre amie de tout mon cœur, car j’aime votre voix, votre sourire et votre façon de penser en toutes choses, excepté au sujet des chevelures.
— Pensez plus à cela, — parlez plus de chevelures, interrompit Hist d’un ton conciliant. — Vous, Face-Pâle ; moi, Peau-Rouge, avons des dons différents. Deerslayer et Chingachgook grands amis, et pas de la même couleur ; Hist et — votre nom, joli visage pâle ?
— On me nomme Hetty, quoique dans la Bible ce nom soit toujours écrit Esther.
— Quoi fait cela ? — Ni bien ni mal. — Pas besoin d’écrire un nom. — Frères Moraves veulent écrire Wah-ta !-Wah. — Moi ne veux pas. — Pas bon pour fille delaware de savoir trop ; — sais plus qu’un guerrier quelquefois. — Honteux pour moi ! — Mon nom Wah-ta !-Wah veut dire Hist dans votre langue : — Vous m’appelez Hist, — je vous appelle Hetty.
Ces préliminaires une fois arrangés à leur mutuelle satisfaction, elles se mirent à parler de leurs espérances et de leurs projets. Hetty mit sa nouvelle amie entièrement au fait de ses intentions à l’égard de son père, et Hist aurait trahi, devant la personne la moins curieuse de pénétrer les secrets d’autrui, les sentiments et l’espoir qui s’associaient chez elle avec le souvenir du jeune guerrier de sa tribu. Cependant, de part et d’autre, les révélations furent assez complètes pour que chacune d’elles fût en état de connaître suffisamment les pensées intimes de l’autre, quoiqu’elles eussent fait assez de restrictions mentales pour qu’il devînt nécessaire d’y suppléer par les questions et réponses suivantes, qui terminèrent défi-